
Après des études aux Beaux-Arts de Namur et Bruxelles puis ayant officié sur les ondes radios pendant plusieurs années, Marc-André Metais a lâché le micro pour les pinceaux s'exprimant dorénavant par le biais des couleurs et des formes traduisant un état d'esprit, une pensée, un événement, ...
L'émotion prend le pas poussant la technique à utiliser l'expressivité dans le geste. Des jeux de transparence, des fourmillements, Marc-André Metais montre la connexion entre le vivant et le spirituel. Le processus de création se veut ludique : l'artiste utilise la pâte, le jus, la projection, le collage, l'empattement, la facture ample et précise.
Les sentiments se traduisent en touches de couleur mais aussi en lignes graphiques caractéristiques du style de l'artiste. Toutes les peintures de Marc-André Metais invitent au mystère de l'émotion qui vous cueille.
L'émotion prend le pas poussant la technique à utiliser l'expressivité dans le geste. Des jeux de transparence, des fourmillements, Marc-André Metais montre la connexion entre le vivant et le spirituel. Le processus de création se veut ludique : l'artiste utilise la pâte, le jus, la projection, le collage, l'empattement, la facture ample et précise.
Les sentiments se traduisent en touches de couleur mais aussi en lignes graphiques caractéristiques du style de l'artiste. Toutes les peintures de Marc-André Metais invitent au mystère de l'émotion qui vous cueille.
Marc-André Métais
Abstraite figuration
« Sagesse des plantes : même quand elles sont à racines,
il y a toujours un dehors où elles font rhizome avec quelque chose
– avec le vent, avec un animal, avec l'homme. »
Gilles Deleuze & Felix Guattari
Milles Plateaux
il y a toujours un dehors où elles font rhizome avec quelque chose
– avec le vent, avec un animal, avec l'homme. »
Gilles Deleuze & Felix Guattari
Milles Plateaux
Une double tension parcourt toute l'oeuvre de Marc-André Métais. Entre la matière abstraite et la figure close, d'abord, se tient une dualité que l'on pourrait qualifier de synchronique (pour autant qu'on la retrouve par-delà toute périodisation). Entre la représentation humaine et celle de la nature, ensuite, s'étire un processus métamorphique que l'on pourrait qualifier, cette fois, de diachronique (pour autant qu'il informe l'évolution même des thèmes et du style de ses peintures). Véritable moteur à double hélices nourrissant chacune de ses oeuvres de son énergétique, c'est à lui qu'il faut s'en remettre pour comprendre ce qui non seulement unit et harmonise l'ensemble des oeuvres de Métais, mais peut-être, aussi, ce qui fait de sa dernière série de toiles intitulées Etat de nature, le véritable joyaux de sa création.
« Pendant très longtemps, j'ai eu besoin de la figure pour enfermer et contenir le désordre potentiel de l'abstraction. Mais, maintenant, ce que je voudrais, c'est pouvoir m'échapper de la figure ou, plutôt, m'échapper de l'anatomie, de la forme fermée, sans pour autant me retrouver en plein chaos. »
Au commencement, donc, était la figure. Et, plus encore, le visage peint en close-up. Que ce soient les visages des Dreamers, ou bien ceux qui figureront par la suite dans la série des Moments parfaits, c'est à la face humaine et à son mystère que s'est d'abord intéressé Métais. Cherchant à capter l'âme d'un être ou d'un moment, ses premières peintures saisissent au vol des expressions, des poses, des sentiments. S'inspirant tantôt de scènes de films, ou bien de souvenirs personnels, ces premières oeuvres explorent avec délicatesse et poésie, ce qu'il faudrait appeler des moments hors du temps, c'est-à-dire, des moments où l'être social s'efface pour laisser place à quelque chose de plus fluide, de plus émotionnel.
« Les moments parfaits représentent, pour moi, ces moments rares, intimes, où les êtres sortent d'eux-mêmes, s'oublient, pour devenir de purs gestes amoureux. L’intentionnalité s'efface pour ne plus laisser place qu'au ressenti. Certaines de ces images sont des allusions à ma propre vie, mais la plupart viennent de films, comme ceux de Terrence Malik ou de Wim Wenders. »
Toutefois, par-delà cet attrait pour la forme, s'exprime toujours aussi, à même les traits fixes de ces portraits, le désir sourd d'un ailleurs, d'un exit, d'une sortie. Et c'est sans doute pourquoi ces portraits, par moments, vacillent, et semblent parcourus de champs de forces, de tourbillons, qui les déshumanisent en faisant d'eux les fruits délicieux d'une succession d'accidents. Autrement dit, tout se passe toujours comme si le but que s'était donné Métais, dès le début de son oeuvre, n'avait jamais été de peindre des visages à l'identité stable mais, plutôt, de faire de cette identité fixe, le point de départ d'une exploration plus profonde.
« J'aime travailler en me servant du hasard, de l'accident. Quand quelque chose me perturbe dans ma création, je m'en sers pour rebondir. Pour aller là où spontanément je ne serais sans doute pas allé. L'utilisation du hasard me permet de rester en danger. D'obtenir des solutions qui sont des réactions face à un danger. »
Mais ce n'est que dans sa série intitulée Etat de nature, série développant (tout en le subvertissant) le thème des racines développé dans une série légèrement plus ancienne, que la quête de l'artiste trouve sa véritable résolution. En effet, alors que dans la série intitulée Racines, Métais s'était efforcé de représenter ce qui, dans l'être humain « fait racine » – idées, lieux, culture, fantasme – afin d'en exhiber le caractère lacunaire, morcelé, pour ne pas dire aberrant; il est parvenu, dans son ultime série, à faire de ces racines de véritables rhizomes capables de connecter entre eux, d'une manière fluide et quasi abstraite, des éléments qui sans cela seraient restés épars. Et, faisant cela, il a réussi à rendre visible ce qui donne au monde de la nature, qui ignore les coordonnées fixes de la figure, son authentique consistance.
« En commençant ma série Etat de Nature, je voulais m'échapper du corps et de son image fixe pour retrouver un certain « état de nature ». Ou plutôt, je voulais arriver à passer de l'un à l'autre sans que la transition soit trop brutale, ou trop artificielle. Et, à la vérité, je crois pouvoir dire qu'avec le temps j'y arrive de plus en plus. Je garde une attache visuelle au figuratif, mais je vais de plus en plus loin dans l'abstraction sans pour autant m'y perdre complètement. »
« Pendant très longtemps, j'ai eu besoin de la figure pour enfermer et contenir le désordre potentiel de l'abstraction. Mais, maintenant, ce que je voudrais, c'est pouvoir m'échapper de la figure ou, plutôt, m'échapper de l'anatomie, de la forme fermée, sans pour autant me retrouver en plein chaos. »
Au commencement, donc, était la figure. Et, plus encore, le visage peint en close-up. Que ce soient les visages des Dreamers, ou bien ceux qui figureront par la suite dans la série des Moments parfaits, c'est à la face humaine et à son mystère que s'est d'abord intéressé Métais. Cherchant à capter l'âme d'un être ou d'un moment, ses premières peintures saisissent au vol des expressions, des poses, des sentiments. S'inspirant tantôt de scènes de films, ou bien de souvenirs personnels, ces premières oeuvres explorent avec délicatesse et poésie, ce qu'il faudrait appeler des moments hors du temps, c'est-à-dire, des moments où l'être social s'efface pour laisser place à quelque chose de plus fluide, de plus émotionnel.
« Les moments parfaits représentent, pour moi, ces moments rares, intimes, où les êtres sortent d'eux-mêmes, s'oublient, pour devenir de purs gestes amoureux. L’intentionnalité s'efface pour ne plus laisser place qu'au ressenti. Certaines de ces images sont des allusions à ma propre vie, mais la plupart viennent de films, comme ceux de Terrence Malik ou de Wim Wenders. »
Toutefois, par-delà cet attrait pour la forme, s'exprime toujours aussi, à même les traits fixes de ces portraits, le désir sourd d'un ailleurs, d'un exit, d'une sortie. Et c'est sans doute pourquoi ces portraits, par moments, vacillent, et semblent parcourus de champs de forces, de tourbillons, qui les déshumanisent en faisant d'eux les fruits délicieux d'une succession d'accidents. Autrement dit, tout se passe toujours comme si le but que s'était donné Métais, dès le début de son oeuvre, n'avait jamais été de peindre des visages à l'identité stable mais, plutôt, de faire de cette identité fixe, le point de départ d'une exploration plus profonde.
« J'aime travailler en me servant du hasard, de l'accident. Quand quelque chose me perturbe dans ma création, je m'en sers pour rebondir. Pour aller là où spontanément je ne serais sans doute pas allé. L'utilisation du hasard me permet de rester en danger. D'obtenir des solutions qui sont des réactions face à un danger. »
Mais ce n'est que dans sa série intitulée Etat de nature, série développant (tout en le subvertissant) le thème des racines développé dans une série légèrement plus ancienne, que la quête de l'artiste trouve sa véritable résolution. En effet, alors que dans la série intitulée Racines, Métais s'était efforcé de représenter ce qui, dans l'être humain « fait racine » – idées, lieux, culture, fantasme – afin d'en exhiber le caractère lacunaire, morcelé, pour ne pas dire aberrant; il est parvenu, dans son ultime série, à faire de ces racines de véritables rhizomes capables de connecter entre eux, d'une manière fluide et quasi abstraite, des éléments qui sans cela seraient restés épars. Et, faisant cela, il a réussi à rendre visible ce qui donne au monde de la nature, qui ignore les coordonnées fixes de la figure, son authentique consistance.
« En commençant ma série Etat de Nature, je voulais m'échapper du corps et de son image fixe pour retrouver un certain « état de nature ». Ou plutôt, je voulais arriver à passer de l'un à l'autre sans que la transition soit trop brutale, ou trop artificielle. Et, à la vérité, je crois pouvoir dire qu'avec le temps j'y arrive de plus en plus. Je garde une attache visuelle au figuratif, mais je vais de plus en plus loin dans l'abstraction sans pour autant m'y perdre complètement. »
Frédéric-Charles Baitinger,
Critique d'art
Critique d'art
"Le travail pictural de Marc-André se veut principalement figuratif : l'humain est son leitmotiv. Sa spontanéité se dégage de la toile avec force mais simplifier son travail à ce seul aspect serait réducteur.
Au moment de découvrir son univers, un seul concept me vient à l'esprit : celui de transhumanisme, notion qu'il m'a permis d'aborder. Il me rappelle que l'évolution de l'homme ne passe pas que par les nouvelles technologies. Cet aspect est flagrant dans ses dessins au stylo-bille alors que sa peinture est plus introspective. Celle-ci nous amène à repenser l'amélioration de la condition humaine de manière plus globale : chaque portrait nous touche et nous dévoile l'âme des modèles.
Sans vouloir dévoiler ses secrets de fabrication, sa technique s'utilise habituellement dans des formats monumentaux. Paradoxalement, son travail se veut plus intime, jusque dans ses formats actuels. Il développe un geste franc, sincère et condense toute sa spontanéité sur une surface réduite, proche de son modèle et du spectateur.
Ses compositions travaillées par superpositions dégagent l'énergie simple du travail bien fait. Sa démarche est celle de la recherche d'un geste juste. De cette simplicité émane sa force. De manière réductrice, on peut découvrir le portrait et un arrière-plan.
La figure ne renvoie plus uniquement à l'humain, mais à quelque chose de plus personnel, de plus complexe qu'un simple visage. L'expressivité du geste rejoint celui du visage. Ce geste sert à retranscrire l'émotion du modèle et nous emmène au-delà du portrait.
Simplifier son travail sur les émotions au seul regard serait oublier sa recherche du geste juste. Sa peinture crée le réel en recherchant l'harmonie dans un chaos contrôle d'actions spontanées. Ce cheminement lui permet de libérer la couleur. De ce paradoxe libérateur, la peinture se voit affranchie de sa dualité entre figuration et abstraction.
En n'abordant pas un possible engagement politique, je retrouve dans ses œuvres une volonté de changement positif. Peut-être, celle de trouver une nouvelle place dans la nature pour l'être humain à travers un art de l'unité."
Frédéric Bastin,
Historien d'art
Chorégraphe de couleurs
Au moment de découvrir son univers, un seul concept me vient à l'esprit : celui de transhumanisme, notion qu'il m'a permis d'aborder. Il me rappelle que l'évolution de l'homme ne passe pas que par les nouvelles technologies. Cet aspect est flagrant dans ses dessins au stylo-bille alors que sa peinture est plus introspective. Celle-ci nous amène à repenser l'amélioration de la condition humaine de manière plus globale : chaque portrait nous touche et nous dévoile l'âme des modèles.
Sans vouloir dévoiler ses secrets de fabrication, sa technique s'utilise habituellement dans des formats monumentaux. Paradoxalement, son travail se veut plus intime, jusque dans ses formats actuels. Il développe un geste franc, sincère et condense toute sa spontanéité sur une surface réduite, proche de son modèle et du spectateur.
Ses compositions travaillées par superpositions dégagent l'énergie simple du travail bien fait. Sa démarche est celle de la recherche d'un geste juste. De cette simplicité émane sa force. De manière réductrice, on peut découvrir le portrait et un arrière-plan.
La figure ne renvoie plus uniquement à l'humain, mais à quelque chose de plus personnel, de plus complexe qu'un simple visage. L'expressivité du geste rejoint celui du visage. Ce geste sert à retranscrire l'émotion du modèle et nous emmène au-delà du portrait.
Simplifier son travail sur les émotions au seul regard serait oublier sa recherche du geste juste. Sa peinture crée le réel en recherchant l'harmonie dans un chaos contrôle d'actions spontanées. Ce cheminement lui permet de libérer la couleur. De ce paradoxe libérateur, la peinture se voit affranchie de sa dualité entre figuration et abstraction.
En n'abordant pas un possible engagement politique, je retrouve dans ses œuvres une volonté de changement positif. Peut-être, celle de trouver une nouvelle place dans la nature pour l'être humain à travers un art de l'unité."
Frédéric Bastin,
Historien d'art
Chorégraphe de couleurs